Fuglsang s’offre la Doyenne

28 avril 2019 - 17:17

Pour le retour de Liège-Bastogne-Liège en centre-ville après 27 éditions jugées dans la commune voisine d’Ans, c’est une bataille au long cours qui s’est jouée peu avant de rentrer dans les 100 derniers kilomètres, et dans un premier temps contrôlée par l’équipe Deceunink-Quick Step du favori Julian Alaphilippe. Mais dans le final, c’est son plus proche rival sur la Flèche Wallonne qui a porté le coup décisif en attaquant dans la côte de la Roche-aux-Faucons, à 16 kilomètres du but. Jakob Fuglsang, qui se débarrasse ensuite de Michael Woods et Davide Formolo, se lance en solitaire dans les 13 derniers kilomètres pour aller chercher la première victoire de sa carrière dans une course d’un jour. Après avoir échoué de près cette année aux Strade Bianche (2e), à l’Amstel Gold Race (3e) puis à la Flèche Wallonne (2e), il devient le deuxième vainqueur danois de la Doyenne des classiques, 26 ans Rolf Sorensen.

4 + 2 + 2 = 8
Malgré une pluie copieuse et une température de 5 degrés, le peloton est bien constitué de 175 coureurs sur la Place Saint-Lambert de Liège pour le départ. Dès le premier kilomètre, un quatuor s’extrait avec Julien Bernard (Trek), Tobias Ludvigson (Groupama-FDJ), Andrea Pasqualon (Wanty-Gobert), Jérémy Maison (Arkea-Samsic) rejoints au km 15 par Kevin Deltombe (Sport Vlaanderen) et Mathijs Paaschens (Wallonie Bruxelles), puis au km 25 par Lilian Calmejane (Total Direct Energie) Kenny Molly (Wallonie Bruxelles), également sortis du peloton en contre-attaque. L’échappée ainsi constituée obtient au bout d’une heure un avantage maximal de 10’35’’, pendant que le peloton n’a parcouru que 30 kilomètres !

Coup de force des Quick-Step
Les formations Lotto-Soudal et Deceunick-Quick Step lancent une poursuite dans un premier temps modérée, qui rapproche le peloton à 6’40’’ en abordant la première difficulté, la côte de La Roche-en-Ardenne (km 72). Au passage au ravitaillement (km 92) le peloton perd Dan Martin sur abandon, puis stabilise autour de 6 minutes l’écart avec l’échappée. Mais au km 140, l’accélération violente des Quick-Step déclenche les hostilités. Comme premier effet, le mouvement place face à ses difficultés Alejandro Valverde, qui se résigne à l’abandon. Surtout, une cassure divise le peloton en écartant temporairement des prétendants comme Jelle Vanendert, Adam Yates et Gorka Izaguirre.

Julien Bernard en solo
Dans la côte Mont-le-Soie, Julien Bernard quitte ses compagnons de route et tente sa chance en solitaire. Il bascule ensuite seul en tête au sommet de la côte de Wanne, tandis que le peloton, toujours fracturé en deux, n’a plus que 1’20’’ de retard. L’échappée se trouve alors en état de décomposition et le coureur de Trek est finalement repris à 68 kilomètres de l’arrivée, par un groupe de contre attaque de 28 coureurs (dont Gilbert, Nibali, Schachmann, Henao, Van Avermaet…), qui subit lui-même un regroupement au km 189. La montée au col du Rosier est exploitée par Tanel Kangert (Education First) et Omar Fraile (Astana), rejoints à la bascule par Cosnefroy (AG2R), Caruso (Bahrain-Merida), Albasini (Mitchelton), De la Cruz (Sky), Lambrecht (Lotto-Soutal), Anacona, Verona (Movistar) et De Marchi (CCC).

Une dernière frayeur pour Fuglsang
Les 10 hommes de tête franchissent le col du Maquisard avec 45’’ d’avance sur le peloton et se présente dans la même configuration au pied de la côte de la Redoute. Tanel Kangert y tente sa chance, mais ne bascule qu’avec 10’’ d’avance sur ce qu’il reste du groupe. Il est rejoint après la côte des Forges par une contre attaque avec Konrad dans un premier temps, puis Wennes et Impey. Parmi eux, le coureur belge de Lotto-Soudal attaque à 23 kilomètres, mais subit dans la côte de la Roche-aux-Faucons un regroupement orchestré par les coureurs d’Astana. Jakob Fuglsang place alors à 16 kilomètres du but une accélération uniquement suivie par Michael Woods et Davide Formolo, qui ne parviennent pas à suivre la deuxième offensive du Danois à 13 km de l’arrivée. Fuglsang se lance alors dans un raid tout juste perturbé par la frayeur d’une glissade dans la descente, à 5 km du but, pour s’imposer finalement en solitaire.

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